Bartholomäus ZIMPFER (1594-1675)

Biographie (romancée)

Le jour ne s’était pas encore levé sur le village médiéval de Lichtenau et le Ried marécageux alentour ce matin-là du vingt-et-unième jour du mois d’avril de l’an de grâce mil cinq cent quatre-vingt-quatorze, lorsqu’un cri déchirant vint rompre le silence enveloppant la rue principale du village. Seuls quelques gardes armés, chargés de veiller sur les habitations, patrouillaient au niveau des murs d’enceinte et des trois points d’entrée du village. Cela faisait près de trois siècles que Lichtenau, grâce à son statut de baillage, bénéficiait de ces murs d’enceintepour protéger non seulement ses cinquante-cinq Bürger (bourgeois), dix veuves et quelques Schirmer (manants)– selon les données du dernier recensement en date-, mais aussi et surtout le Amtsschultheiss (l’écoutêterie ou prévôté du baillage), les deux Gerichtshöffen (tribunaux) et la Laub (Hôtel de ville).

« Tu as entendu ? » lança l’un des gardes à son binôme, qui patrouillait avec lui à l’angle entre la Landstrasse et la route menant à Grauelsbaum, un hameau d’une quinzaine d’habitants se situant un peu plus à l’ouest, sur les berges du Rhin.

« Oui ! Ça vient de chez Barthel ! Je te parie que c’est pour aujourd’hui » lui répondit son compagnon, tout en lui adressant un clin d’œil complice en pensant déjà à la tournée que ledit Barthel allait certainement leur payer s’il avait vu juste.

Le village de Lichtenau comptait une soixante de foyers, et dans l’un d’eux, un « heureux événement » était attendu dans les prochaines heures, voire les prochaines minutes. Du moins, vu l’époque et son fort taux de mortalité infantile voire, de décès de la mère en couche, on priait dans les chaumières pour que l’événement soit heureux. Pour le jeune bourgeois Bartholomäus Zimpfer, alias Barthel, et sa femme il s’agissait du premier enfant. Il était installé dans le village depuis suffisamment longtemps, et surtout il était devenu propriétaire deterrains cultivables, pour avoir été coopté il y a quelques temps déjà par l’assemblée des bourgeois, le faisant passer du statut de manant à celui de bourgeois à part entière. Bien sûr il avait également dû prêter allégeance au Seigneur de la région, Philippe V de Hanau-Lichtenberg, Comte de Hanau, Comte de Deux-Ponts-Bitche et Sire de Lichtenberg.

Alors que le les premiers rayons du soleil faisaient leur apparition, les deux gardes s’étaient rapprochés de la maison de Barthel et de sa femme. Les souffrances de liées à l’enfantement s’exprimait de plus en plus bruyamment.

« Et toi Joerg, quand vas-tu enfin te décider ? » demanda le plus âgé des hommes d’armes à son compagnon, qui devait avoir une vingtaine d’années. « Le vieux Nuffer commence à désespérer que tu viennes lui demander la main de sa fille ! »

Cela faisait en effet plusieurs mois que le susmentionné Joerg Weber comptait fleurette à Kunigundis, la fille cadette du bourgeois Hans Nuffer du hameau voisin de Muckenschopf, surnommé « le vieux Nuffer » pour le différencier de son fils ainé, Hans « le jeune Nuffer », qui lui est venu s’installer à Lichtenau il y a plus d’un an. C’est d’ailleurs lors d’une visite de Kunigundis à son frère à Lichtenau, que Joerg fit sa connaissance, et tomba immédiatement sous son charme.

« J’y pense sérieusement figure-toi ! » lui répondit Joerg. « D’autant que Hans le jeune serait ravi de m’avoir comme beau-frère… »

Etant trop occupé à discuter entre eux, les deux hommes ne virent pas arriver la voisine, la bourgeoise Maria Hänsel, qui sortait de chez elle en trombe, pour aller chez les Zimpfer.

« Mais poussez-vous !! » les houspilla-t-elle, se frayant un passage entre les deux, pour venir toquer à la porte de la maison de Barthel. Cette dernière s’ouvrit, et Maria s’engouffra dans le passage, claquant la porte derrière elle. Cela ne pouvait signifier qu’une chose. La femme de Barthel était sur le point d’accoucher.

Effectivement, quelques minutes plus tard, après un cri encore plus fort que les autres, un silence absolu. Après quelques longues secondes du suspense, enfin la délivrance :  des pleurs de bébé, qu’on entendait distinctement depuis la rue. Et qui plus est, c’était un garçon ! Nous sommes le 21 avril 1594, et le petit Bartholomäus « le jeune » Zimpfer venait de naître, sans que personne ne puisse savoir qu’il sera à l’origine d’une très longue lignée de « Zimpfer » qui s’implanteront un peu partout dans le monde, de la Californie jusqu’à la mer Noire. D’ailleurs comment quiconque pourrait-il concevoir une chose pareille ?

Vingt-quatre ans plus tard, par un beau dimanche matin de printemps de l’an de grâce mil six-cent dix-huit, les cloches de la chapelle St. Andreas de la paroisse de Lichtenau sonnaient pour une double raison : inviter les paroissiens à venir au traditionnel office du dimanche matin, mais également pour célébrer un mariage : celui de Bartholomaus ZIMPER et de Magdalena WEBER, la fille de Joerg et de Kunigundis NUFFER.

Une réponse à « Bartholomäus ZIMPFER (1594-1675) »

  1. […] d’origine des Zimpfer (du moins, l’endroit le plus ancien ou j’ai pu remonter par Bartholomäus ZIMPFER (1594-1675), à savoir : […]

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